mardi 24 février 2015

Ginkgo éditions

 Nouveautés aux éditions Ginkgo!


 Goodbye Poutine, sous la direction d'Hélène Blanc, Ginkgo éditeur, 19€


« L’Ukraine, écrivait déjà Voltaire, a toujours aspiré à être libre. »
La raison d’être de ce livre est de faire découvrir un pays par trop méconnu et de tordre le cou à une désinformation savamment distillée par le Kremlin et ses relais…
La Crimée, brutalement annexée en mars 2014, alors qu’au début du même mois le président russe affirmait le contraire, est-elle déjà passée par pertes et profits ?
Fin 2013, Vladimir Poutine a ouvert la boîte de Pandore, déclenchant une déferlante  pro-russe à l’Est de l’Ukraine. L’Union européenne, les USA et le reste du monde ont-ils enfin réalisé à quel point la Russie est devenue dangereuse pour le monde libre ?
Depuis quinze ans, les avertissements de nombreux Russes clairvoyants ou d’observateurs européens avisés, sont restés lettre morte. Et les précédentes opérations néo-impérialistes du Kremlin, menées en toute impunité, n’ont pas suffi à guérir la cécité des leaders occidentaux.
« Goodbye, Poutine » n’est pas un simple slogan qui reprend le « dégage » du Printemps Arabe ou du Maïdan 2013-2014. Sous la direction de la russologue Hélène Blanc, les voix multiples, les regards croisés des meilleurs observateurs de l’Union européenne, de la Russie et de l’Ukraine, analysent la crise la plus grave qu’ait connue l’Europe. Leurs éclairages pluriels sont précieux pour notre avenir commun. Cette fois, malgré son double jeu et son double langage, le masque de Poutine est tombé.
Goodbye, Poutine…

 T comme Tchétchénie, Hélène Blanc, Ginkgo éditeur, 10€


Depuis 1999, sous Poutine, un second conflit d’une rare violence secoue une Tchétchénie dévastée. Entre propagande et désinformation, le public se perd en conjectures à propos de cette guerre sans fin :
Quelles en sont les véritables causes ? – S’agit-il bien de terrorisme ? – Qu’en est-il du jeu trouble des services secrets russes, du poids des mafias « économico-financières » ? – Qui a intérêt à la faire durer ?
D’une grande clarté, accessible et foisonnant de révélations, T comme Tchétchénie fait le point sur l’imbroglio tchétchène en rétablissant les faits dans leur contexte.



Le maître de la Désolation, Capitaine Joseph J. Fuller, Ginkgo éditeur, 20€




Joseph J. Fuller (1839-1920) fut un capitaine baleinier célèbre en son temps. Durant plus de trente-cinq ans, il consacra sa vie à la chasse à l’éléphant de mer dans les mers australes et principalement dans l’Océan Indien, aux îles Heard et Kerguelen.
C’est sur les côtes déchiquetées de cette dernière qu’il fit naufrage en 1880 et passa un an dans des conditions dramatiques, avec un équipage en révolte.
Ce livre est le passionnant récit de cette vie d’aventure, des nombreux périls affrontés et de cette expérience éprouvante qui fit du capitaine Fuller le « Maître de la Désolation », nom donné à l’époque aux îles Kerguelen.

À travers ses mémoires, Fuller témoigne du rude quotidien des marins baleiniers et porte un regard éclairé sur une industrie, ses enjeux, ses dangers et indirectement sur le désastre écologique qu’elle provoqua dans cette région du monde.

Le Maître de la Désolation n’avait jusqu’alors jamais été traduit en français. La présente édition est précédée d’une introduction par Jean Claude Bousquet, « Ancien des Terres australes », qui longtemps travailla sur les îles Kerguelen.
Préfacé par Jean-Claude Hureau, professeur honoraire du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris,  Le Maître de la Désolation est au-delà du témoignage rare, une émouvante et authentique histoire de marin.



La Relève de l'escadre de Perse, Philippe Fabry, Ginkgo éditeur, 19€


Le 16 mars 1671, le navire du roi Le Breton appareille de La Rochelle pour apporter à l’escadre de Perse qui se trouve aux Indes 100 000 livres et des hommes en renfort. La Relève de l’escadre de Perse n’est autre que le journal de bord de ce vaisseau qui, après avoir rejoint la flotte à Goa, va participer à tous les combats, soutenir tous les sièges, affronter les moussons...
Ce livre, abondamment illustré de cartes et de gravures de l’époque, nous raconte le quotidien de ces hommes partis à l’autre bout du monde vers des contrées inconnues, vivant à bord de bateaux dont nous avons peine aujourd’hui à imaginer la rusticité et l’inconfort, livrés aux caprices des éléments et à l’arbitraire des hommes.



http://www.ginkgo-editeur.fr/

jeudi 19 février 2015

Fin de mission, Phil Klay (éditions Gallmeister, collection americana)

Fin de mission, Phil Klay, Gallmeister, 23€80
coup de cœur Romain

Recueil de nouvelles traitant des vétérans américains à leur retour d'Irak. Histoires de terrains ou de leur difficile retour à la vie civile. Témoignages parfois crus qui ne laissent pas de place au superflu mais au superlatif de l'horreur... Oubliez la guerre en Irak que vous avez cru entrapercevoir par le prisme des médias. Pas de place pour les avis partisans, ici vous découvrirez le traumatisme des marines et leur incapacité à retrouver un sommeil, des relations, bref une vie normale !
Un témoignage très fort qui s'ajoute à la très belle collection « americana » dans la lignée de Compagnie K.


« Mais quand je me suis présenté au guichet et que j'ai rendu mon fusil, ça m'a coupé dans mon élan. C'était la première fois que je me séparais de mon arme depuis des mois. Je ne savais plus où mettre les mains. D'abord, je les ai mises dans mes poches, puis je les ai ressorties et j'ai croisé les bras, et finalement, je les ai laissées retomber, inutiles, le long du corps. » page 14

« Voilà, c'est comme ça que s'est passé mon retour à la maison. C'était chouette, je dirais. Rentrer c'est comme respirer pour la première fois après failli se noyer. Même si ça fait mal, c'est bon. » page 18.

« On a pris ma prime de combat et on a acheté des tas de choses. C'est comme ça que l'Amérique riposte aux terroristes. » page 20

« Il y a des types qui grimpent directement au rouge. Ils y restent pendant un moment, et puis ils s'écrasent, ils retombent en dessous du vert, plus bas que le niveau «  J'en ai rien à foutre de mourir. » La plupart des autres restent à l'orange en permanence.
Vous voulez savoir ce qu'est l'orange ? Vous ne voyez plus et vous n'entendez plus comme avant. La chimie de votre cerveau change. Vous saisissez tous les détails de votre environnement, absolument tous. Je pouvais repérer une pièce cents à vingt mètres de distance dans la rue. » pages 21 – 22

« La porte de derrière mène à la cuisine. A droite, OK. A gauche, OK. En haut, OK. A l'arrière, OK. Cuisine, OK. On avance, on ne se regroupe pas, on continue à avancer. Lentement, question de fluidité. La fluidité, c'est la rapidité. Le groupe du caporal-chef Sweet vous nettoie une maison comme l'eau qui coule dans un ruisseau. »

« Le 1er Bataillon du 9e marines. The walking Dead.
Les devises des bataillons étant ce qu'elles sont, ils ont probablement la meilleure. Grâce au Vietnam, le 1/9 se targue de détenir le record du plus haut taux de morts au combat dans toute l'histoire du corps des marines. Les marines, qui aiment se voir comme des chiens enragés d'une agressivité suicidaire, et qui parfois se comportent de manière à être à la hauteur d'une telle image de soi, considèrent qu'un tel record, c'est « super ».

« Vous courrez suffisamment vite et au bout d'un moment, c'est bon, toutes les émotions contenues s'expriment dans le mouvement de vos bras, la brûlure dans votre poitrine, le poids lent et pesant de la fatigue dans vos jambes, et vous pouvez vous laisser aller à penser tout simplement. Vous pouvez penser en éprouvant de la rage, du chagrin, n'importe quoi, et cela ne vous déchire pas, parce que vous êtes en train de faire quelque chose, quelque chose qui est assez dure pour que vous le ressentiez comme une réponse appropriée à l'agitation dans votre esprit. Les émotions ont besoin d'un exutoire physique. Et si vous avez un peu de chance, le physique prend le pas sur tout le reste. Cela m'arrivait autrefois, quand je pratiquais le combat libre. Vous vous épuisez jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que la douleur et l'euphorie. Quand vous atteignez cet état, le reste ne vous manque plus, tous les petits sentiments que vous éprouvez. » page 278

« Le bruit nous avait frappés de plein fouet, se répercutant dans tout notre corps, à l'intérieur de notre poitrine, dans nos entrailles et nos dents du fond. Je sentais le goût de la poudre dans l'air. Quand les canons tiraient, les tubes coulissaient en arrière comme des pistons, avant de reprendre leur position, la force de chaque obus qui partait soulevant un nuage de fumée et de poussière. Quand j'ai regardé la rangée des pièces, je n'avais pas vu six canons. J'avais simplement vu du feu à travers le brouillard, ou même pas du feu, mais de simples éclairs rouges dans la poussière et la cordite. Je sentais le rugissement de chacun des canons, pas seulement celui du nôtre, à chaque tir. Et je me disais, Mon Dieu, voilà pourquoi je suis content d'être artilleur. »





mercredi 18 février 2015

Sélection du moment...

Fraichement arrivé ce matin avec le gel ...

La lettre à Helga, Bergsveinn Birgisson, Points, 6€50.





Banquise, Paul-Emile Victor, Points aventure, 8€60


Pour continuer dans la fraicheur:

 L'hiver aux trousses, Cédric Gras, Stock, 19€50, compagnon de voyage de Sylvain Tesson lors de leur périple en side-car en suivant la retraite napoléonienne de 1812 (Berezina, Sylvain Tesson, Guérin, 19€50). 
Auteur également de Vladivostok, neige et moussons (Libretto 8€70) Le Nord c'est l'Est, aux confins de la Fédération de Russie qui vient juste de passer en pocher chez Libretto (9€10)


Cédric Gras est un écrivain géographe. Ou plutôt un écrivain de la géographie, et aussi un arpenteur, un baroudeur érudit, l’un de ceux qui n’hésitent pas quand il faut tracer un trait entre Yakoutsk et Vladivostok, et parcourir l’Extrême-Orient russe, l’hiver aux trousses, en accompagnant l’automne. Des contrées polaires à la mer du Japon, la « chasse aux feuilles rouges » d’un long été indien a guidé ses pas.


Au cœur de territoires dont les noms sont autant de promesses de rêves, et parfois de terribles désillusions, il dialogue avec les fantômes de l’épopée tsariste, trinque avec les derniers du progrès soviétique, et raconte la Russie pacifique contemporaine. Aux confins du pays, au bord de l’Orient, le voici qui s’avance sur les traces des grands voyageurs.


 




Dictionnaire amoureux du journalisme, Serge July, Plon, 25€


Dictionnaire de la rature, Maupeou, Sancerni, Trouillot, Acte sud, 9€80


Le gang du kosmos, Kenneth White, Wildproject, 24€



 De nouveau disponible à la librairie:

Haut Val des loups, Jérôme Meizoz, Zoe, 13€ (coup de cœur Romain)


Un membre permanent de la famille, Russel Banks, Acte sud 22€ (coup de cœur Romain)



dimanche 15 février 2015

Notre programmation pour le printemps des poètes


 

Vendredi 6 Mars à 17h30 : Lecture sur la thématique Poésie et engagement avec Michaël Glück et Paul de Brancion

Écrivain, traducteur, Michaël Glück a écrit de nombreux ouvrages de poésie ainsi
que des pièces de théâtre. Il est traduit en Anglais, Italien, Allemand, Espagnol, Chinois, Catalan, Roumain, Ukrainien et Coréen.
Paul de Brancion a écrit des romans et de la poésie, il est rédacteur en chef et fondateur de la revue SARRAZINE. Il s’implique régulièrement dans des projets artistiques transversaux notamment avec des compositeurs de musique contemporaine. Il vit et travaille entre Paris et Nantes où il organise et anime les Rendez-Vous du Bois Chevalier, rencontres annuelles consacrées à la littérature et à la poésie.








Samedi 28 Mars à 18h :Insurrection poétique avec Jean-Albert Guénégan

Jean-Albert Guénégan, poète morlaisien, viendra nous faire une lecture sur la thématique de l'insurrection poétique à travers les textes de Nazim Hikmet - poèmes de « Il neige dans la nuit », de
Robert Desnos, Luc Bérimont, René Guy Cadou (deux textes : Ravensbruck et Les fusillés de Chateaubriant) ainsi qu'un texte de sa composition sur les événements de Janvier. La lecture durera environ 40 minutes.


Samedi 4 avril à 18h : Rencontre, entretien et discussion avec Yvon Le Men

Nous aurons le plaisir de recevoir Yvon Le Men pour nous présenter son dernier texte «  En fin de droits » édité par Bruno Doucey. La rencontre se déroulera sous la forme d'un entretien avec la participation de Thérèse Bardaine (écrivaine Morlaisienne) et d'une lecture de son recueil.

Dans En fin de droits, Yvon Le Men lance un appel au secours, «un cri qui se joint à d'autres cris», contre la réforme des intermittents du spectacle. Affilié depuis 1986 à ce régime, le poète est aujourd'hui radié et contraint de rembourser 29 796 € d'indemnités. Discussion et dédicace.



 


Samedi 18 Avril : Chasse aux Haïkus avec Alain Kervern.

Alain Kervern est né à Saïgon. Diplômé de l’École Nationale des Langues Orientales Vivantes, et de l’université de Paris VII, il revient à Brest en 1973, où il a enseigné le japonais à l’Université de Bretagne Occidentale. Il a traduit de nombreux ouvrages traditionnels de haïku. Il a récemment publié les Haikus des cinq saisons aux éditions Géorama (Brest).
La chasse aux Haikus se déroulera sur trois heures avec un groupe (10-12 personnes maximum)
Présentation de ce qu'est un Haïku à travers des exemples. Puis le groupe se déplacera pour découvrir une exposition, ou un lieu intéressant. L’idée est de faire vivre au groupe un moment de convivialité et de créativité. C’est au cours de ce moment que chacun pourra noter ce qui attire son attention ou frappe son imagination. Enfin retour au lieu de départ, et les participants restitueront alors ce qu’ils auront vécu suivant les techniques du haïku transmises par l’animateur. Se feront alors une mise en commun et un échange pour améliorer encore et encore les poèmes qui auront été composés. (Réservation obligatoire)

 

vendredi 13 février 2015

Edition Wildproject

Une maison d'édition qu'on aime particulièrement!

Deux nouveaux titres et pas des moindres!

Le Gang du Kosmos, poétique et politique en terre américaine, Kenneth White, 24€

Le Gang du Kosmos est une cavalcade sauvage en compagnie de quatre poètes américains : Allen Ginsberg, William Carlos Williams, Gary Snyder et Robinson Jeffers.
Dans le sillage du projet de Walt Whitman, Kenneth White nous offre un jet continu de poésie sur un ring surchauffé, une séance ivre de littérature à quatre voix, une soirée entre amis qui se prolonge dans la nuit jusqu'au matin.
Pas de chronologie dans le déroulement de cette "ligne whitmanienne" au fil du 20e siècle : le temps s'enroule dans une spirale qui va et vient entre New York, la Russie, San Francisco, la Chine, Big Sur et le Gange.
L'hommage spectaculaire d'un poète à quelques-uns de ses confrères électifs, dans une atmosphère d'émulation dont seul le vieux Whitman sort indemne.
Écrit en 1978, inédit jusqu'à ce jour, Le Gang du Kosmos s'impose comme une clef de voûte dans l'oeuvre de White. Et sans doute comme l'un des meilleurs livres jamais écrits sur l'Amérique.

 Ce qui a lieu, essai d'écopoétique, Pierre Schentjes, 22€


"Il n'y a que le monde qui parle."
– Pierre Gascar
Quelle place les littératures contemporaines font-elles à la nature ? Comment représentent-elles nos relations au monde naturel ?
Schoentjes propose ici le premier panorama français et européen d'écopoétique : l'étude du rapport entre la littérature et l'environnement naturel. À contre-pied des approches dominantes, Schoentjes s'intéresse à une littérature de nature plus cosmopolite, moins engagée et davantage tournée vers le monde concret.
Ce qui a lieu explore l'oeuvre d'auteurs célèbres ou à redécouvrir, entre écriture du réel et récits de nature – comme Claude Simon, Jean-Loup Trassard, Pierre Gascar, mais encore l'Italien Mario Rigoni-Stern, le Finlandais Arto Paasilinna…
Là où l'écocritique américaine est centrée sur la nature sauvage, cet essai propose de mettre au coeur de l'écopoétique européenne l'idée de lieu. Ce qui a lieu voudrait contribuer à ouvrir un nouveau champ critique.

samedi 7 février 2015

Petite rentrée littéraire de janvier, notre sélection


Lecture en cours Romain
En octobre 1812, littéralement piégé dans Moscou en flammes, Napoléon replie la Grande Armée vers la France. Commence la retraite de Russie, l’une des plus tragiques épopées de l’histoire humaine. La retraite est une course à la mort, une marche des fous, une échappée d’enfer.
Deux cents ans plus tard, je décide de répéter l’itinéraire de l’armée agonisante, de ces cavaliers désarçonnés, de ces fantassins squelettiques, de ces hommes à plumets qui avaient préjugé de l’invincibilité de l’Aigle. Le géographe Cédric Gras, le photographe Thomas Goisque et deux amis russes, Vassili et Vitaly, sont de la partie. Pour l’aventure, nous enfourchons des side-cars soviétiques de marque Oural. Au long de quatre mille kilomètres, en plein hiver, nous allons dérouler le fil de la mémoire entre Moscou et Paris où l’Empereur arrivera le 15 XII 1812, laissant derrière lui son armée en lambeaux.
Le jour, les mains luisantes de cambouis, nous lisons les Mémoires du général de Caulaincourt. Le soir, nous nous assommons de vodka pour éloigner les fantômes.
Napoléon était-il un antéchrist qui précipita l’Europe dans l’abîme ou bien un visionnaire génial dont le seul tort fut de croire qu’il suffisait de vouloir pour triompher et que les contingences se pliaient toujours aux rêves?
Mais très vite, nous devons abandonner ces questions méta- physiques car un cylindre vient de rendre l’âme, la nuit tombe sur la Biélorussie et trois foutus camions polonais sont déjà en travers de la route.Sylvain Tesson


Coup de cœur Romain
Quelques extraits choisis par Romain:

« Mais quand je me suis présenté au guichet et que j'ai rendu mon fusil, ça m'a coupé dans mon élan. C'était la première fois que je me séparais de mon arme depuis des mois. Je ne savais plus où mettre les mains. D'abord, je les ai mises dans mes poches, puis je les ai ressorties et j'ai croisé les bras, et finalement, je les ai laissées retomber, inutiles, le long du corps. » page 14

« Voilà, c'est comme ça que s'est passé mon retour à la maison. C'était chouette, je dirais. Rentrer c'est comme respirer pour la première fois après failli se noyer. Même si ça fait mal, c'est bon. » page 18

« On a pris ma prime de combat et on a acheté des tas de choses. C'est comme ça que l'Amérique riposte aux terroristes. » page 20

« Il y a des types qui grimpent directement au rouge. Ils y restent pendant un moment, et puis ils s'écrasent, ils retombent en dessous du vert, plus bas que le niveau «  J'en ai rien à foutre de mourir. » La plupart des autres restent à l'orange en permanence.
Vous voulez savoir ce qu'est l'orange ? Vous ne voyez plus et vous n'entendez plus comme avant. La chimie de votre cerveau change. Vous saisissez tous les détails de votre environnement, absolument tous. Je pouvais repérer une pièce cents à vingt mètres de distance dans la rue. » pages 21 – 22

« La porte de derrière mène à la cuisine. A droite, OK. A gauche, OK. En haut, OK. A l'arrière, OK. Cuisine, OK. On avance, on ne se regroupe pas, on continue à avancer. Lentement, question de fluidité. La fluidité, c'est la rapidité. Le groupe du caporal-chef Sweet vous nettoie une maison comme l'eau qui coule dans un ruisseau. »

« Le 1er Bataillon du 9e marines. The walking Dead.
Les devises des bataillons étant ce qu'elles sont, ils ont probablement la meilleure. Grâce au Vietnam, le 1/9 se targue de détenir le record du plus haut taux de morts au combat dans toute l'histoire du corps des marines. Les marines, qui aiment se voir comme des chiens enragés d'une agressivité suicidaire, et qui parfois se comportent de manière à être à la hauteur d'une telle image de soi, considèrent qu'un tel record, c'est « super ».

« Vous courrez suffisamment vite et au bout d'un moment, c'est bon, toutes les émotions contenues s'expriment dans le mouvement de vos bras, la brûlure dans votre poitrine, le poids lent et pesant de la fatigue dans vos jambes, et vous pouvez vous laisser aller à penser tout simplement. Vous pouvez penser en éprouvant de la rage, du chagrin, n'importe quoi, et cela ne vous déchire pas, parce que vous êtes en train de faire quelque chose, quelque chose qui est assez dure pour que vous le ressentiez comme une réponse appropriée à l'agitation dans votre esprit. Les émotions ont besoin d'un exutoire physique. Et si vous avez un peu de chance, le physique prend le pas sur tout le reste. Cela m'arrivait autrefois, quand je pratiquais le combat libre. Vous vous épuisez jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que la douleur et l'euphorie. Quand vous atteignez cet état, le reste ne vous manque plus, tous les petits sentiments que vous éprouvez. » page 278


Lecture en cours Romain
L'auteur de la Vallée Seule revient avec un nouveau titre. André Bucher est un écrivain paysan souvent catalogué écrivain du terroir, alors qu'il n'en est rien. Il s'agit sûrement de l'un des meilleurs écrivains français actuels de Nature Writing.
A la fois poétique et proche de la nature, André Bucher s'attache à décrire un territoire et son intimité!

A découvrir absolument si vous ne connaissez pas.


Lecture en cours de Romain
Aude Seigne avait remporté le prix Nicolas Bouvier lors de la sortie de son dernier texte aux éditions Zoe: Chronique de l'Occident Nomade. Elle revient ici avec une écriture empreinte de nostalgie. Un récit de voyage dans le temps, et à la recherche de soi.
Coup de cœur Romain
Russell Banks renoue avec brio dans l'écriture de nouvelles. Un exercice qu'il maîtrise sur le bout des doigts. A travers 12 nouvelles, il dresse un portrait social de l'Amérique d' Obama.




jeudi 5 février 2015

Fin de Mission, Phil Klay extraits

Fin de mission, Phil Klay, Gallmeister, 23€80



Parce que des extraits parlent souvent plus qu'un coup de cœur, en attendant celui-ci, quelques passages qui m'ont plu (Romain)


« Mais quand je me suis présenté au guichet et que j'ai rendu mon fusil, ça m'a coupé dans mon élan. C'était la première fois que je me séparais de mon arme depuis des mois. Je ne savais plus où mettre les mains. D'abord, je les ai mises dans mes poches, puis je les ai ressorties et j'ai croisé les bras, et finalement, je les ai laissées retomber, inutiles, le long du corps. » page 14

« Voilà, c'est comme ça que s'est passé mon retour à la maison. C'était chouette, je dirais. Rentrer c'est comme respirer pour la première fois après failli se noyer. Même si ça fait mal, c'est bon. » page 18

« On a pris ma prime de combat et on a acheté des tas de choses. C'est comme ça que l'Amérique riposte aux terroristes. » page 20

« Il y a des types qui grimpent directement au rouge. Ils y restent pendant un moment, et puis ils s'écrasent, ils retombent en dessous du vert, plus bas que le niveau «  J'en ai rien à foutre de mourir. » La plupart des autres restent à l'orange en permanence.
Vous voulez savoir ce qu'est l'orange ? Vous ne voyez plus et vous n'entendez plus comme avant. La chimie de votre cerveau change. Vous saisissez tous les détails de votre environnement, absolument tous. Je pouvais repérer une pièce cents à vingt mètres de distance dans la rue. » pages 21 - 22
« La porte de derrière mène à la cuisine. A droite, OK. A gauche, OK. En haut, OK. A l'arrière, OK. Cuisine, OK. On avance, on ne se regroupe pas, on continue à avancer. Lentement, question de fluidité. La fluidité, c'est la rapidité. Le groupe du caporal-chef Sweet vous nettoie une maison comme l'eau qui coule dans un ruisseau. »

« Le 1er Bataillon du 9e marines. The walking Dead.
Les devises des bataillons étant ce qu'elles sont, ils ont probablement la meilleure. Grâce au Vietnam, le 1/9 se targue de détenir le record du plus haut taux de morts au combat dans toute l'histoire du corps des marines. Les marines, qui aiment se voir comme des chiens enragés d'une agressivité suicidaire, et qui parfois se comportent de manière à être à la hauteur d'une telle image de soi, considèrent qu'un tel record, c'est « super ».